Historique des Cercles des jeunes naturalistes (CJN)

Les Cercles des jeunes naturalistes (CJN) furent créés le 17 février 1931 par le frère Adrien Rivard, sous l’égide de la Société canadienne d’histoire naturelle (SCHN) présidée alors par le frère Marie-Victorin. Des clubs juniors d’histoire naturelle furent mis en place à travers le Québec suivant un modèle développé par le frère Adrien Rivard. Promoteur d’une approche inédite d’enseignement des sciences naturelles et précurseur en matière de sensibilisation à l’environnement, le mouvement vise l’éveil, la diffusion et la vulgarisation de la connaissance scientifique de même que l’apprentissage par l’observation.

En 1936, le gouvernement provincial reconnaît le mouvement à titre «d’organisme d’utilité publique». En 1942, des amendements à la constitution de la SCHN officialisent l’existence des cercles et en 1957, ils deviennent autonomes. Constitués en corporation sans but lucratif, les Cercles des jeunes naturalistes reçoivent leurs lettres patentes le 29 octobre 1957. Les cercles constituent l’unité de base des CJN et sont gérés par des directeurs. Jusqu’en 1954, le mouvement est dirigé par un directeur général : le frère Adrien Rivard (1931-1947) puis l’abbé Ovila Fournier (1947-1954) et en 1955, un comité de direction prend la relève. En 1965, l’assemblée générale, le conseil d’administration et le comité exécutif deviendront les trois instances décisionnelles des CJN.

Les efforts des premières années, sous le directorat du frère Adrien Rivard servent à combler les lacunes du programme scolaire officiel en matière d’enseignement des sciences naturelles, à diffuser les buts du mouvement et à fonder des cercles locaux. Des chroniques sont publiées dans plusieurs journaux, des causeries et conférences sont données et un premier congrès annuel est organisé en 1941. L’aide financière de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS) et les campagnes de protection des ressources naturelles de 1935 et 1937 du gouvernement provincial permettent aux CJN d’étendre leur rayonnement à l’échelle de la province. Le mouvement connaît une ascension prodigieuse, passant de 115 cercles en décembre 1931 à 1591 en 1960.

Les CJN connaîtront dans les années 1960, des moments de crise dus à la réforme scolaire et à la laïcisation du secteur de l’éducation. En 1954, 96% des cercles sont supervisés par des communautés religieuses. Entre 1960 et 1970, les effectifs périclitent rapidement ainsi que le nombre de cercles. À partir de 1966, le mouvement se tourne vers l’accessibilité des loisirs en sciences naturelles pour tous. Les congrès et colloques tenus entre 1969 et 1977, permettent au mouvement de redéfinir son orientation. Dans les années 1970, les facettes du loisir et de l’écologie sont davantage développées puis à partir de 1980, l’aspect conservation de la nature.

En 1968, deux regroupements sont créés, le Club des jeunes naturalistes et les Amis de la nature. Une centrale des naturalistes et une Coopérative d’éditions sont mis en place. Le Naturaliste, Les feuillets du club, Le Bulletin des directeurs et des tracts sont publiés régulièrement. Au début des années 1980, les CJN innovent au niveau des outils et de la diffusion pédagogique. Ils offrent des diaporamas éducatifs sur les milieux écologiques du Québec de même que le premier logiciel appliqué à la connaissance des sciences naturelles.

Tout au long de leur existence, les CJN organisent et collaborent à de nombreux projets, offrent cours, stages, camps, préparent des expositions et des centaines de publications en plus d’innover en matière de pédagogie. Le mouvement des CJN, qui fête ses 70 ans d’existence en 2001, constitue l’un des regroupements jeunesse les plus importants dans l’histoire du Québec.