École normale de l’enseignement technique (ENET)

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Au début des années 1960, les structures de l’enseignement au Québec sont la cible de grands mécontentements de la part du public. Plusieurs questionnements remettent en cause le système d’éducation en place. Le gouvernement se doit d’imposer des changements au niveau de l’enseignement général et de l’apprentissage traditionnel. Il doit également revoir les programmes de la formation des maîtres et faire le point sur la situation de l’enseignement professionnel. Pour ce faire, les autorités gouvernementales créent, en 1961, le Comité d'étude sur l'enseignement technique et professionnel. Cette instance, présidée par M. Arthur Tremblay, a pour mandat de résoudre les problèmes qui concernent l’organisation et la coordination de la formation professionnelle avec l’enseignement général et le monde du travail; une question qui a longtemps été ignorée. En effet, on réclame depuis longtemps la création d’une école normale spécialisée dans la formation des maîtres de l’enseignement technique. Ainsi, dans son rapport publié en 1963, un peu avant la parution du premier tome du rapport de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent), le Comité recommande au gouvernement de créer immédiatement des écoles spécialisées pour la formation du personnel enseignant des 71 écoles techniques et professionnelles du Québec. Une telle école voit le jour à Montréal au mois d’octobre 1964.

Troisième école normale à ouvrir ses portes dans la métropole et première du genre au Québec, l’École normale de l’enseignement technique (ENET) doit le succès de sa mise en marche à la collaboration entre son comité d’organisation et des professeurs de l’enseignement spécialisés et d’universités. Les étudiants qui souhaitent y être admis doivent avoir, au préalable, réussis un cours d’études techniques de trois ans donné par l’un des instituts de technologie de la province ainsi qu’une expérience professionnelle d’au moins trois ans dans l’industrie. L’École normale de l’enseignement technique a non seulement comme tâche de former de nouveaux professeurs, mais aussi celle d’assurer le perfectionnement des professeurs actuellement au service de l’enseignement technique qui désirent parfaire leurs connaissances. Sont également admis les techniciens à l’emploi d’une entreprise qui détiennent un diplôme et une expérience valable pour l’enseignement technique. Dès 1965, elle offre à cette clientèle des cours de soir et des stages industriels.

L’École s’installe à ses débuts dans l’édifice de l’Institut de Technologie Laval sur la rue Saint-Hubert, future site du Collège Ahuntsic. En 1967, elle prévoit déménager dans un édifice de la rue Sherbrooke. L’immeuble en question est cependant dans un piètre état et l’École ne donne pas de suite à ce projet. En 1968, le ministère de l’Éducation décide de relocaliser l’ENET dans des locaux de l’École normale Jacques-Cartier sis sur la rue Sherbrooke dans le parc Lafontaine; il n’est toutefois pas question d’une fusion entre les deux institutions. Ce rapprochement entre l’ENET et l’École normale Jacques-Cartier est tout à fait dans la ligne des politiques du ministère de l’Éducation qui s’efforce d’intégrer, au même moment, l’enseignement général et l’enseignement professionnel. En 1969, les étudiants de l’ENET sont intégrés au Module de sciences techniques et au Centre d’études de transition et de perfectionnement de la formation des maîtres de l'Université du Québec à Montréal nouvellement créée.