École normale Ville-Marie

Voir l'album

Avec le succès que connaît l’École normale Jacques-Cartier dans la décennie 1950, il devient pressant pour le gouvernement provincial d’ouvrir une nouvelle école de formation des maîtres pour répondre à l’accroissement de la clientèle étudiante. L’École normale Ville-Marie ouvre ses portes le 26 septembre 1960 dans la foulée des interrogations que suscitent, au même moment, le statut et l’organisation de ces écoles. Deuxième école normale pour garçons à voir le jour à Montréal, elle dispense essentiellement le programme d'études du brevet A.  Dès son ouverture, Ville-Marie a pour vocation d’être le terrain d’essais de nouvelles méthodes d’enseignement. En effet, loin d'être à l'avant-garde du progrès pédagogique, la formation des futurs instituteurs de la province accuse un sérieux retard; le système d'éducation peine à produire des enseignants qualifiés capables de maîtriser les contenus enseignés dans les programmes. Par ailleurs, dans la mesure où, dans plusieurs pays, une formation universitaire et une spécialisation plus poussée sont dès lors exigées de tous les maîtres des écoles secondaires, les écoles normales n’ont d’autre choix que de se transformer. En 1961, le gouvernement fait adopter pas moins d’une dizaine de lois qui sont surnommées «la grande charte de l’éducation». Les étudiants et professeurs de Ville-Marie bénéficieront de cette réforme.

Durant ses neuf années d’activité, l’École sera contrainte de déménager à trois reprises pour répondre aux besoins d'espace que requiert l'accroissement de sa population étudiante. D’abord installée sur la rue Roy, elle passe au coin des rues Sauvé et Papineau en 1965, pour finalement se retrouver au Pavillon Sainte-Croix du Collège Saint-Laurent en 1967, après avoir connus une période d’incertitude quant à sa relocalisation. Cependant, la situation ne semble guère vouloir s’améliorer. En effet, les progrès réalisés au début des années 1960 n’étant pas suffisant, c’est le réseau des écoles normales qui est maintenant appelé à disparaitre suite à la création de la Direction générale de la formation des maîtres, qui a pour mandat principal d’intégrer la formation des maîtres à l’université, ainsi qu’à celle de la loi des collèges d'enseignement général et professionnel. Par cette loi, le Collège Saint-Laurent se voit attribué un nouveau statut et l’École normale Ville-Marie doit prévoir un possible déménagement si l’augmentation étudiante du Collège s’avère trop importante.

En 1968, dans le cadre de la création de l’Université du Québec et de sa constituante de Montréal, des professeurs de l’École normale Ville-Marie, mais aussi de Jacques-Cartier et de l’Enseignement technique écrivent un mémoire dans lequel ils réclament la métamorphose complète du réseau des écoles normales qu’il qualifie de désuet et inefficace. Le ministère de l’Éducation, pour améliorer les qualifications des futurs enseignants et pour répondre aux attentes de la société québécoise, fusionne les écoles normales aux universités, tel que préconisé par les membres de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent). En 1969, pour favoriser le passage des normaliens aux programmes universitaires et permettent aux étudiants qui le désirent de terminer les cours pour lesquels ils se sont inscrits, l’Université du Québec à Montréal met en place et administre un programme de transition. Le Centre de transition et de perfectionnement de la formation des maîtres de l’UQAM pour la région de Montréal, par une entente avec le ministère de l’Éducation, est alors installé au Cégep de Saint-Laurent, ancien Collège de Saint-Laurent, dans les locaux de l’ancienne École normale Ville-Marie intégrée en 1969 à l’UQAM.