Lettres de soutien à l’UQAM : La disgrâce de l’UQAM

La disgrâce dans laquelle est tombée l’UQAM est le résultat d’une inaction sournoise et délibérée d’un gouvernement fondamentalement anti-intellectuel, qui ne sait pas honorer son contrat avec la population étudiante et qui néglige les valeurs de l’éducation. Tout cela ne peut que ruiner le socle du libre arbitre et la pensée neuve et féconde dont un peuple a besoin pour vivre et respirer.
En dépit des apparences, la conduite du gouvernement Charest n’a rien d’incohérente. Par ses coups déviés et ses assauts indirects (dégel des frais de scolarité, réduction des subventions, encouragement de PPP aux dépens des valeurs universitaires d’indépendance et d’objectivité), ce gouvernement montre éloquemment qu’il refuse de reconnaître toute la portée de cette évidence qu’est le besoin de l’éducation pour que ne se perde pas la source de notre identité en terre d’Amérique.
L’université est la matrice de la constitution de notre personne et de notre naissance au Monde. Notre éducation, qui nous est si chère depuis la Révolution tranquille, est à la fois notre passeport officiel comme citoyen du monde et la clé de notre aventure personnelle. Nos études et notre connaissance de soi nous font rejoindre l’homme, la femme planétaire, et mettre en commun nos aventures singulières.
La rectrice Danielle Laberge a le courage de s’opposer aux méthodes duplessistes des libéraux minoritaires et à leurs abus de pouvoir. Il faut la féliciter.
Daniel Gagnon
Ancien chargé de cours à l’UQAM et écrivain membre fondateur de l’Union des écrivaines et écrivains québécois