Deux visions du pluralisme : Centre d’un débat de société qui soulève les passions
Jacques Beauchemin, professeur au Département de sociologie, est l’un des signataires de la déclaration Pour un Québec laïque et pluraliste. Selon lui, le Manifeste pour un Québec pluraliste est trompeur dans son titre et dans son intention. Il donnerait faussement l’impression que ses auteurs sont les seuls à défendre une vision pluraliste. «Le pluralisme au Québec est un fait sociologique, dit le professeur. Nul ne conteste la liberté d’opinion, d’association ou de croyance. L’enjeu véritable du débat est celui de l’aménagement du pluralisme, de l’articulation des rapports entre majorité et minorités.» «Nous avons senti le besoin de publier ce manifeste parce que nous trouvions que le débat adoptait un ton négatif à l’en droit des minorités et que nous souhaitions que celui-ci reprenne sur des bases plus sereines», explique Dominique Leydet, professeure au Département de philosophie et l’une des signataires à l’origine du Manifeste pour un Québec pluraliste. Ce qui inquiète tout particulièrement les «pluralistes»? Le projet défendu par l’Opposition officielle à Québec et certains intellectuels nationalistes d’une charte de la laïcité. «Une charte est un instrument juridique servant à interdire des choses, note la philosophe. Or, nous ne sommes pas sûrs qu’il s’agisse de la meilleure façon de répondre aux problèmes qui se posent actuellement en ce qui a trait aux revendications à caractère religieux.»…
Des photographies accompagnent cet article: En février 2007, une délégation de femmes musulmanes de Montréal rendait visite aux citoyens de la communauté d’Hérouxville. Photo: Iann Barrett / Presse Canadienne ainsi que Jacques Beauchemin et Dominique Leydet. Photos: Nathalie St-Pierre.